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Épi de faîtage, élément architectural

On le connait aussi sous le nom de poinçon, l’épi de faîtage est une pièce décorative que l’on place tout en haut d’un faîtage de toiture. Plusieurs éléments constituent la pièce, que l’on appelle manchons, et qui sont fixés sur une grande tige en métal. On peut également trouver un épi de faîtage à la pointe, quand il s’agit d’un pigeonnier par exemple, ou encore au niveau des extrémités de la ligne de faîte.

A quoi sert un épi de faîtage ?

L’épi de faîtage avait au début une vraie fonction. Il avait pour mission de protéger la charpente de l’eau. Il couvre en effet l’aiguille du ou des poinçons placés au dessus des toitures à 4 pans. C’est plus tard qu’il a eu une fonction ornementale, comme c’est le cas lorsqu’il est installé en avant d’un pignon de ferme.

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Si le terme « épi » ne vous dit rien, c’est peut-être que dans votre région on l’appelle en fait « étoc ». Il peut être fabriqué en divers matériaux tel que la céramique, le bois, la terre cuite ou le fer forgé. Les bâtiments balnéaires du XIXème siècle ont toujours ou presque un épi en bois.

Historique de l’épi de faîtage

C’est grâce à leur présence sur la tapisserie de Bayeux et des miniatures que l’on a pu constater l’existence des épis de faîtage à partir du XIème siècle en Occident. Ils prenaient alors la forme d’un pot de terre retourné. Aux XIIIème et XIVème siècles on fabrique des épis en terre cuite avant de les vernir puis de les faire en plomb et en faïence émaillée. C’est ce savoir-faire qui va permettre d’ajouter des couleurs et de varier le style des épis de faîtage.

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Ils étaient d’abord de forme ronde, de façon à ne pas être trop en prise avec le vent. On les décore ensuite pour les personnaliser et pour représenter les différentes familles propriétaires. Il y avait des épis en forme d’animaux, des motifs floraux et même des masques. Il s’agissait d’armoiries pour les propriétaires de maison, même ceux qui n’étaient pas très riches. Les nobles pouvaient par contre utiliser des épis de faîtage en plomb et eux seuls pouvaient le faire. Cette exception s’est arrêtée au XVème siècle.

Les épis de faîtage étaient souvent surmontés de girouette, c’était d’ailleurs un privilège royal qui a disparu avec la Révolution française.

La fabrication et l’installation d’un épi de faîtage nécessitait l’intervention et le savoir-faire de nombreux artisans tels que des couvreurs, des potiers, des ornemanistes ou des dinandiers.

A la Renaissance, les épis de faîtage évoluent pour prendre de nouvelles formes. On voit alors des chapiteaux surmontés de vase. Au XVIème siècle les artisans reprennent les styles des époques passées pour les améliorer. Au XIXème siècle et au XXème, on fabrique les épis avec du zinc mais on ne trouve plus de variété au niveau des modèles. L’ère industrielle est en effet bien arrivée et avec elle, la production à la chaine. Les épis de faîtage sont donc fabriqués sur quelques modèles seulement avant de disparaitre définitivement.

Les différentes formes d’épis de faîtage

Dans l’histoire les formes d’épis de faîtage ont été très nombreuses, c’est pourquoi nous ne citerons que les plus courantes. Le modèle le plus basique est fait d’une base portant une boule et d’un couronnement. Des pièces relient chaque élément. Dans les régions méditerranéennes il y a :

  • Le poinçon ancien : il s’agit de 3 globes emboités sur un piédestal.
  • Le poinçon tronconique à bulbe : la base est tronconique et porte un bulbe emboité sur le cône. Une petite flèche à pointe lisse ou annelée est posée sur la structure.
  • Le pain de sucre : cet épi a la forme d’une cloche sur laquelle est fixé un petit chapeau.

Dans les autres régions nous trouvons des épis de faîtage avec des formes simples comme des quilles ou des boules. Ils sont constitués avec des emblèmes représentant des familles et leur statut social. Ces emblèmes peuvent être des végétaux (fleur de lys ou pomme de pin par exemples), des formes géométriques ou des animaux (pigeon, chat, coq…).

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